Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1858 > Novembre > 20

Guernesey, 20 novembre 1858, samedi matin, 9 h.

Bonjour, mon trop bon bien-aimé, bonjour, bonheur, et merci à toi, mon adoré. Je te remercie de tes belles étrennes. Je t’en remercie doublement puisque tu attachais, par contagion, une idée superstitieuse à ces pauvres vieux écrans qui n’en peuvent mais, nous faire ni chaud ni froid si ce n’est un sentiment de plaisir de posséder une belle chinoiserie. Ne t’en fais donc plus de tourment, mon cher petit homme, car je suis moi-même assez méchante pour mettre en fuite et à néant toutes les mauvaises influences de quelque part qu’elles viennent. Du reste, ton cadeau ne perd pas à être vu au jour, au contraire. Tout à l’heure, je les nettoieraia car ils sont bien sales, puis tu me les accrocheras à mon mur et le tour sera fait à la nique de tous les diablotins bleus et noirs qui y ont élu domicile. Dieu est le plus grand et les chinois ne sont pas SES prophètes.
Comment vas-tu ce matin, mon bien-aimé ? Moi, j’ai honte de le dire, je ne vais pas du tout et j’ai vu le moment où je ne pourrais pas me lever. Mais depuis que je gribouille mes billevesées chinoises je vais beaucoup mieux. J’espère que tu ne t’apercevras de rien tantôt car je vais t’aimer jusqu’à ce que santé et bonheur s’ensuivent, telle est ma force.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 327
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « nétoyerai ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne