Paris, 29 mai [18]79, jeudi matin, 8 h.
Je me suis INDULGÉE ce matin par un fort pionçage dont j’avais, du reste, le plus grand besoin. J’espère que tu en as fait autant de ton côté et que ta nuit n’aura rien à reprocher à la mienne. En attendant le froid et la pluie persistent au point de me forcer à écrire séance tenante au marchand de bois. Je vais prendre la quantité habituelle pendant que j’y suis, il se trouvera tout prêta pour l’automne ; je demande en même temps 200 margotinsb. Si nous ne jetonsc feu et flamme avec tout ça c’est que nos cœurs et nos âmes sont incurablement gelés et morts. C’est ce que nous saurons bientôt toi et moi. Je tiens à ta disposition la lettre de la demoiselle Jung [1] en te demandant pardon d’avoir tant tardé à te la donner. Il ne tient qu’à toi de rattraperd le temps perdu. CELA ne me regarde plus maintenant.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF, 16400, f. 135
Transcription de Chantal Brière
a) « près ».
b) « margottins ».
c) « jettons ».
d) « rattrapper ».