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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 16 décembre [18]73, mardi, midi ¾

Mon estomac proteste, mon grand affairé, et pour le déjeuner et pour le dîner ; car si l’un est trop tard, l’autre, par contrecoup, est trop tôt. Je ne compte pas les autres perturbations que produisent ces désheurements dans mon pauvre petit ménage de deux liards. Au reste ce que je t’en dis n’est que pour m’empêcher de te dire des choses qui me tiennent plus au cœur qu’à l’estomac. Ça n’est pas sale et cela tient de la place, c’est tout ce qu’il faut pour remplir ma restitus. Henriette est déjà revenue de chez les excellents Meurice. Ils vont mieux et te font souhaiter le bonjour tous les deux ainsi qu’à moi. Autre guitare, la portière demande à te parler de la part de son propriétaire ; je lui ai fait dire qu’on l’avertirait quand tu auras le temps de l’entendre. À propos de temps, celui d’aujourd’hui est presque aussi maussade et aussi ennuyeuxa que moi, ce qui n’est pas peu dire. Cela ne m’empêche pas d’être bien touchée de ton beau cadeau de tout à l’heure et de t’en remercier de tout mon cœur [1]. Il prendra rang dans ma collection de reliques dès que je l’aurai fait revenir tout entière de Guernesey. Jusque-là je le garde à vue, ne pouvant le porter toujours sur mon cœur.

Collection particulière
Transcription de Jean-Marc Hovasse

a) « ennuieux ».

Notes

[1Une touffe de poils de barbe dans une enveloppe sur laquelle Victor Hugo a noté en guise de suscription : « pour J. J. / – / 16 décembre 1873 ».

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