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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 6 oct[obre 18]78, dimanche matin, 5 h. ¾

Cher bien-aimé, je profite de toutes les occasions et de tous les prétextes pour penser à toi et pour t’aimer. L’insomnie en est une et je m’en sers, même sans attendre le jour, retardé, probablement par la pluie qui obstrue tout l’horizon. Loin de m’en inquiéter pour le reste de la journée, je m’en réjouis, au contraire, à cause du proverbe en qui j’ai foi : Pluie du matin, etc. [1] D’ailleurs ça n’empêche pas les oiseaux de s’appeler et mon âme de voler vers toi. Ce mot, voler, me fait penser qu’il y a longtemps que ma mouche n’a bourdonné autour de ton coche, ce qui n’est pas juste. Donc je la lâche à tout hasard pour qu’elle te fasse souvenir de répondre à Étienne Martin, le Prévôt de la Reine…, à Marquand [2] au sujet des layettes pour les pauvres femmes en couchesa et aussi, en même temps, pour la rente de ta maison que tu désires racheter pendant que tu es encore dans l’île. Cela fait, il faut encore, et par-dessus tout, que tu m’aimes d’arrache-cœur comme je t’aime moi-même.

Monsieur
Victor Hugo
Hauteville House

Syracuse
Transcription de Gérard Pouchain
[Barnett et Pouchain]

a) « couche ».

Notes

[1Le proverbe, souvent cité par Juliette Drouet, est : « Pluie du matin réjouit le pèlerin. »

[2En dépit de recherches, le Guernsey Museum n’a pu préciser si, à cette date, Henri Marquand était encore rédacteur de la Gazette de Guernesey.

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