Paris, 22 juin [18]78, samedi soir, 6 h.
Cher bien-aimé, je te remercie, quoique le mot soit bien insuffisant, pour le bonheur et pour l’honneur que tu viens de me faire en me donnant ton sublime discours pour Voltaire [1] avec la dédicace adorée accoutumée. Merci du fond du cœur et sois béni à jamais je t’adore. J’espère que nous aurons une belle et bonne soirée aujourd’hui que rien ne troublera politiquement, littérairement… et AUTRE, comme dit le bon Lesclide avec son tic bordelais. Autre guitare, je te supplie de parfaire de bonne grâce la pauvre petite somme que tu m ’as allouée pour ma toilette en guise de fête. Tu m’obligeras car mes nippes commencent à crier misère par les nombreuses fissures d’un long exercice. Quant à mon tapis je n’en parle que pour mémoire . Et le dessin de Saint-Victor ??? That is the question dont la réponse est remise à toutes les calendes grecquesa et …autres. Ce qui n’empêche pas mon cher adoré d’être le meilleur, le plus harcelé, aussi, des hommes ; le plus admiré, le plus adoré, aussi.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 165
Transcription de Chantal Brière
a) « tous les Kalendes grecs ».