Paris, 13 juin [18]78, jeudi matin, 10 h.
Cher bien-aimé, je m’apprête, malgré le temps menaçant, à t’accompagner à l’Académie tantôt. Je t’aurais même demandé à t’attendre jusqu’après l’élection [1] si je ne craignais pas d’ajouter à la forte [pesée ?] faitea sur ta caisse ce matin par Rosalie et par le marchand de charbon. Je me contenterai pour cette fois encore de ma demib ration d’air et de bonheur par un redoublement d’admiration et d’amour pour ta sacrée personne adorée. Est-ce clair ? J’espère que ton candidat Renan l’emportera sur le composite Taine et que celui-ci en sera pour son béjaune coloré d’Alexandre Dumas (fils plus que jamais). Je serais curieuse de connaître l’opinion de Jeanne sur ces divers candidats. En attendant je te fais penser à [Crawford ?] qui demeure boulevard Courcelles, 2, au dessin de Saint-Victor etc., etc. Sans compter une réponse à faire tout de suite à Greenville-Murrayc rue [st] de l’Université 101, lequel vient de t’écrire une quasi lettre d’affaire très intéressante et très importante. Enfin, mon cher bien-aimé, je te prie de ne pas oublier de m’aimer dans la vie et dans la mort. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 156
Transcription de Chantal Brière
a) « faites ».
b) « demie ».
c) « Greeville Muray ».