4 juin 1878

Paris, 4 juin [18]78, mardi soir, 4 h. ¼

Cher bien-aimé, dans le cas où tu croirais possible une petite promenade d’une heure tout à l’heure je serai très heureuse d’en profiter avec toi. Mais, dans le cas contraire, comme toujours, je me résigne d’avance à rester chez moi, trouvant encore très doux de t’aimer à cœur que veux-tu dans mon petit coin. Jusqu’à présent il paraît presque certain que nous aurons la joie de dîner en famille au grand complet. Sachant que nous ne pouvons pas inviter aucun Lesclide d’ici à dimanche je les ai invités pour ce soir. J’ignore encore s’ils viendront^a parce qu’il n’y avait que la bonne à la maison quand on y est allé.

6 h.

Courte, mais bonne, telle est en résumé notre chère petite promenade aujourd’hui. Je ne pouvais pas en être plus heureuse mais plus longtemps heureuse. Enfin, si peu qu’elle ait duré, j’en ai tiré tout le bonheur possible et je t’en remercie avec toute l’effusion de mon cœur. Tâche de revenir bien vite pour que je t’adore de plus près.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 147
Transcription de Chantal Brière

a) « viendrons ».