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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mai 1878

Paris, 17 mai [18]78, vendredi soir, 7 h. ¾

Quelque écourté que doit être notre tête à tête ce soir, mon grand affairé, je lui souris et je m’en réjouis en souvenir de ceux si tendres et si prolongés d’autrefois. J’espère que ta réunion portera de bons fruits pour les pauvres proscrits [1] de là-bas et que vous forcerez enfin le mauvais vouloir de ceux qui tiennent si inhumainement le sort des pauvres malheureux qui se désespèrent loin de la patrie et de la famille. Cher adoré, je me retiens de [illis.] dans ce moment-ci quoique je souffre comme une damnée pour ne pas t’ennuyera de mes maux qui se multiplient et qui s’éternisent en moi. Je veux tâcher au contraire de te distraire de tes nombreuses et fatigantesb préoccupations par des idées aimables et douces en te parlant de tes chers petits-enfants qui deviennent plus adorables de jour en jour. Dès que tu seras un peu moins occupé il faudra nous donner la joie de dîner avec toi sous les arbres. En attendant nous souperons tous les deux ensemble et très gaiementc tout à l’heure. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 129
Transcription de Chantal Brière

a) « t’ennuier ».
b) « fatiguantes ».
c) « gaiment ».

Notes

[1Les proscrits de la Commune.

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