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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 mars 1856

Guernesey, 23 mars 1856, dimanche après midi, 2[h].

Ma pensée, mon cœur, mon âme sont pleins de toi, mon adoré bien-aimé, on dirait que toute la sève du printemps a passé dans mon amour : je t’aime, je t’aime, je t’aime. J’espère que ton mal de tête est bien tout à fait dissipé ? Hier au soir, tout entière au bonheur d’être avec toi et d’écouter les légendes et les superstitions guernesiaises, j’ai oublié de te demander comment tu te trouvais et si le remède de Wideon était décidément héroïque pour triompher des migraines en cinq minutes. Je m’en assurerai tout à l’heure, si tu viens tout à l’heure, ce qui n’est pas aussi sûr que le désir que j’ai de te voir. En attendant je baise ma chère petite pierre que je voudrais pouvoir suspendre à mon cou le plus près possible de mes lèvres et de mon cœur puis j’entends les grandes orgues du vent qui ont l’air d’accompagner le grand cantique du printemps que chante le chêne à pleins bourgeons et la violette dans sa petite fleur. Les baisers des oiseaux en sont la fioriture que conduit le grand maestro, le soleil. Moi je suis à l’orchestre et je t’aime dans toute l’étendue de ce sublime clavier du bon Dieu.

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 95
Transcription d’Élodie Congar assistée de Chantal Brière

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