Samedi, 9 h. du matin
[Samedi 10 août 1833]
Je suis triste – Je prévois que cette journée sera longue pour moi – Pour surcroît d’ennui, c’est aujourd’hui la fête de Mme K [1]. Comme elle m’a souhaitéa la mienne, je ne puis me dispenser de lui envoyer un bouquet – Autre embarras, ma bourse est exactementb vide – Cependant, il me faut un bouquet – Je L’AURAI.
Comme ce matin ressemble peu à notre matin d’hier. Aujourd’hui triste et seule – Hier avec toi – heureuse de ton amour – de ton bonheur – qui est toute ma joie – toute ma vie – Cher ange – le souvenir d’hier me fait voir l’horizon de notre avenir – clair – et pur – comme notre amour – comme notre amour est pur –
Adieu mon bien-aimé – espérons tous les deux – et quoi qu’il arrive, aimons-nous –
Juliette
J’ai mis là _______ un baiser. Prends-le – Je sors pour mon bouquet.
[Adresse]
6e
M. Victor
BnF, Mss, NAF 16322, f. 56-57
Transcription de Jeanne Stranart et Véronique Cantos assistées de Florence Naugrette
a) « souhaitée ».
b) « exatement » souligné deux fois.