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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 septembre [1838], samedi midi ¾

Mon cher petit bien-aimé, vous êtes aussi bête que moi, ce qui est un superlatif soigné, vu l’état de l’animal auquel je vous compare. Mais enfin… Une autre fois je ne m’en rapporterai pas à vos lumières. La chandelle de l’épicier m’éclairera mieux que vous. Nonobstant je vous adore et je vous trouve le plus gentil des animaux. Voici le tableau demandéa.
Je doute que Claire atteigne à cette vaste conception dont l’idée première appartient à je ne sais pas qui, mais qui n’est est pas moins un critique [bien  ?] plus mirifique. Je viens d’écrire à Mme Krafft. On portera la lettre tout à l’heure. Je lui recommande le silence et je la remercie en ton nom et au mien. Pauvre bien-aimé, je voudrais être à ce soir pour toutes sortes de bonnes choses que je sais bien… Quel bonheur !!!!!!!b
Vous êtes mon Toto, vous êtes mon amour, et ce soir vous serez mon AMANT.

Juliette

Collection Claude de Flers (juin 2013)
Transcription de Florence Naugrette

a) Dessin :

« Collection Claude de Flers (juin 2013) »


b) Les sept points d’exclamation courent jusqu’au bout de la ligne.


8 septembre [1838], samedi soir, 6 h. ½

Je vous écris avec de l’encre si pâle que je ne sais pas si vous pourrez jamais lire mes gribouillis. Ce serait bien dommage car outre que j’y mets tout mon cœur, j’y mets aussi tout mon talent. La preuve, c’est que je vous ai fait un très joli petit dessin. J’ai envoyé la lettre chez Mme Krafft. Elle m’a fait [dire ?] qu’elle venait de m’écrire par la poste. Nous trouverons la lettre en rentrant. Soir pa, soir mon To. Je t’adore, je t’aime, mon Victor. Je travaille, je retourne des robes à Mme Krafft, c’est TRÈS amusant. Et puis je t’aime, et puis je t’espère, et puis j’aurai mon Toto ce soir tout à fait, tout entier et à la fois. Je serai bien heureuse mon Toto si vous dînez par hasarda [ligne illisible.]. Vous seriez bien i si vous veniez voir ici si j’y suis, je vous baiserais bien sur votre petit VEC et je vous reconduirais jusqu’au bas de l’escalier en criant : j’aime mon Toto, j’aime mon Toto, j’aime mon Toto.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 213-214
Transcription d’Élodie Congar assistée de Gérard Pouchain

a) Seul le mot « hasard », qui ouvre la ligne, est lisible. Le reste de la ligne est noirci.

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