Guernesey, 13 février 1857, vendredi soir, 4 h. ½
Cher adoré, j’affronte le 13 et je saute par-dessus le VENDREDI pour arriver plus vite et plus près de ton cœur. Je t’aime. Mon âme le disait tantôt pendant notre délicieuse petite promenade aux buissons du chemin, aux petites fleurs de l’herbe, aux cailloux de la route, aux oiseaux des champs, aux passants inconnus et à Dieu au-dessus [de] nous. Je t’aime, voilà tout à l’heure 24 ans que je te l’ai dit pour la première fois et je te le répète aujourd’hui avec le même ravissement, avec la même ardeur et dans laa même extase d’adoration. Je t’aime : ce mot fait totalement partie de moi-même et je suis si absorbée par lui que rien n’existe sans lui et que je ne vis que pour lui. Aussi je ne trouve rien à te dire en dehors de ce mot suprême, JE T’AIME, tous les efforts que je fais pour en sortir ne font que m’y enliser davantage. Te voilà, mon cher adoré, je vais teb
BnF, Mss, NAF 16378, f. 31
Transcription de Chantal Brière
a) « le ».
b) La lettre est inachevée.