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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 août [1838], jeudi matin, 11 h. ½

Bonjour mon cher petit bien-aimé, comment vas-tu mon petit homme ? Je me dépêche de faire ce que j’ai à faire pour être prête de bonne heure. Il n’est que dix heures, ma pendule avance d’une heure et demie. J’ai si mal à la tête que je n’y vois pas sur mon papier. Je compte beaucoup sur notre [excursion ?] pour me l’ôter. Je vais joliment mettre les morceaux doubles une fois que j’y serai [1]. D’abord il faut que je trouve mon mois de bonheur en huit jours, tant pis pour vous. Je regrette beaucoup que tu ne puisses pas me mener chez Mme Pierceau aujourd’hui car ma robe sera faite comme un cochon mais je sens la presque impossibilité d’y aller ainsi je ne drogne pas. Le temps s’esta remis au beau depuis trois ou quatre jours. Je voudrais bien qu’il continuât ainsi jusqu’à notre retour. Hélas ! Nous ne verrons pas la mer cette année-ci, c’est triste à penser, cette pauvre vieille grande mer, si belle, nous ne la verrons pas. Il me semble mon adoré que si tu veux avoir des places, tu ferais bien de les retenir d’avance à cause des vacances ? Je t’aime, je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 175-176
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

a) « c’est ».


16 août [1838], jeudi soir, 8 h. ¼

Tu es mon pauvre bien-aimé, noble et généreux, tu es mon beau garçon ravissant et mon Toto sublime, je t’adore, pauvre ange. Que de peine tu te donnes pour moi et avec moi. Tu ne te lasses pas, pauvre bien-aimé, tu es infatigable pour le bien, tu es véritablement l’homme Dieu, aussi je t’aime en conséquence. Je viens de faire prendre un bain, cela achèvera de me guérir. J’en étais bien sûre que l’approche du voyage ferait fuir le mal. Depuis ce matin, je me porte comme le Pont Neuf et autre. Je doute fort que cette pauvre lambine de Mme Pierceau vienne ce soir m’essayera ma robe, j’en serai quitte pour l’avoir mal faite, voilà tout. Je n’y tiens pas plus que ça. Je vais donc voyager AVEC TOI ! C’est ravissant. QUEL BONHEUR !!!!!! Mon Dieu que je me promets de joie et de bonheur dans ce voyage. Je t’assure que je ne bouderai pas contre mon âme et que je mettrai les morceaux doubles, triples et quadruplesb plutôtc que d’en perdre une bouchée. Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 177-178
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

a) « esseyer ».
b) « double, triple et quadruple ».
c) « plus tôt ».

Notes

[1Ils voyageront en Champagne du 18 au 28 août.

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