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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 11 décembre [18]73, jeudi soir, 5 h.

Je suis toute désorientée, mon cher bien-aimé, et ma pauvre restitus ne sait plus où elle en est. Heureusement que j’ai pour boussole mon cœur et que je n’ai qu’à le consulter pour remettre mon amour dans le droit chemin, malgré les vents contraires soufflant de toutes parts contre lui. J’espère retrouver un peu de repos et de tranquillité de corps et d’esprit demain, que je consacrerai à copire à plume abattue. Quant à ce soir, il n’y faut pas compter puisque mes yeux s’opposent à toutea application sérieuse la nuit. D’ailleurs, j’ai à m’occuper de mener à bien ton festival [1], ce qui est bien assez pour ma chétive activité. À ce propos, tu remarqueras que le citoyen Robelin s’invite de lui-même sans crier gare, ce qui peut avoir son inconvénient le jour où nous serions douze sans le compter. Pour aujourd’hui, il est sans danger, c’est tout ce qu’il faut. Je ne comprends pas qu’on n’ait pas encore apporté les joujoux. Autre guitare, le vin ordinaire est augmenté de cinq sous par bouteille. Espérons que le tien ne tardera pas [à] arriver. Quelle bête de restitus. Ma foi, tant pis. Je ne sais pas mieux faire, en dehors de mon amour.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 345
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « tout ».

Notes

[1Festival : invitation à dîner.

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