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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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1er novembre 1873

Paris, 1er novembre [18]73, samedi soir, 6 h.

Je t’écris en présence de Petite Jeanne, mon cher bien-aimé, et presque sous sa dictée. La petite madrée voudrait savoir où tu es, ce que tu fais et quand tu reviendras ; je partage ce même besoin ; j’éprouve le même désir et j’approuve cette sommation discrète. J’approuve même tous les dégâts et tous les massacres de cette petite charmeuse qui piétine sur mes rares bibelots et qui fait litière de mon pauvre logis absolument comme son Papapa fait de mon cœur. Loin de m’en plaindre, je souris à toute cette destruction d’où sort tant de joie… et tant de plaisir. Tu fais bien d’y regarder à deux fois avant de prendre un parti définitif sur Mme Chenay. Non pas que je ne trouve ses aspirations naturelles et légitimes mais parce que je redoute pour toi et pour ta famille son influence malsaine et peu éclairée. Tâche de trouver le moyen de tout concilier : son désir de venir à Paris, et la paix de ton intérieur. Cela trouvé, je crois qu’elle pourra, en cherchant bien, résoudre le problème du couchage. Je viens de mettre à portéea de ta main l’argent que tu veux remettre à Mme Charles et je profite de la même occasion pour remettre mon amour sous tes yeux.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 307
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « porté ».

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