Paris, 5 octobre [18]73, dimanche matin, 9 h. ½
Je te harcèle, mon pauvre bien-aimé, mais ce n’est pas tout à fait ma faute, les circonstances étant données. Cet éternel pied levé en est un peu la cause parce qu’il se complique des mille besoins de la vie assise imposés à notre âge, je veux dire au mien. Mais tout cela n’est qu’un bien mince embarras, en somme, et que nous pouvons faire cesser bien vite en nous y prenant tous les deux, toi et moi, le parti de faire revenir Suzanne, au plus tôt, je l’espère, sera une amélioration sensible de la situation pour le moment. Plus tard, si nous devons décidément élire domicile à Paris, il y aurait encore d’autres partis à prendre. Quant à présent, entendons-nous de celui-là, puisqu’il fallait, dans l’intérêt de ton cher Petit Victor, quitter Auteuil ce mois-ci, nous avons réussi en le faisant hier, qui se trouvait être un des plus beaux jours de l’année. Maintenant que le voilà, ce cher convalescent, bien installé chez lui [1], je souhaite pluie et grêle, vent et marée, pluie et bosse et surtout recette à Marie Tudor.
BnF, Mss, NAF 16394, f. 281
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette