6 septembre 1873

Paris, 6 septembre [18]73, samedi matin, 10 h.

Tu seras encore en retard ce matin, mon cher petit homme, heureusement que c’est sans inconvénient pour toi car c’est toi qui en toute occasion règles^a la marche des hommes et des choses. A ce propos il serait à désirer que tu mettes M^me [illis.] au pas si tu tiens à donner tes deux dîners par semaine et sans le secours du restaurateur ce qui me paraît bien difficile avec le mauvais vouloir de la propriétaire et le peu d’entrain de ta servante. Quant à moi j’y ai déjà perdu tout mon latin… de cuisine aussi : j’y renonce pour n’avoir pas maille à partir avec le péremptoire PAS D’AUTRE ; et, s’il y a du jeu, j’aime mieux que ce soit avec toi qu’avec moi. Autre guitare, je tiens à ta disposition le certificat des actions belges. D’autre part j’écrirai aujourd’hui même à Suzanne pour qu’elle t’envoie le sien. Tu me diras s’il faut qu’elle te l’envoie par lettre chargée. En déjeunant tout à l’heure tu pourras me conseiller sur ce qu’il faut que je lui dise ou que je lui taise, ne fût-ce qu’au point de vue de M^me Chenay. À propos de lettre, j’en ai reçu une hier de Blanche qui me dit que son mariage est rompu, ce qui ne m’étonne pas. Je te la lirai en déjeunant si tu as le temps de l’écouter. En attendant, mon cher adoré, je t’embrasse tout de suite ici-même pour ne pas te communiquer mon rhume nez à nez de toi à moi tout à l’heure.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 260
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « règle ».