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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 10 janvier [18]77, mercredi soir, 2 h. ½

Cher bien-aimé, le temps me nargue de n’être pas allée avec toi et mon cœur me fait de gros reproches comme s’il dépendait de moi de n’avoir pas tous les jours plus de chiens à fouetter que je ne peux faire. Nous veillons si tard et mes nuits sont si inégales que c’est à grand peine si je parviens à nouer les deux bouts de ma journée. J’espère, si le beau temps persiste avec les jours grandissants, que je parviendrai à régler mieux mes affaires. En attendant, il faut que je fasse de nécessité vertu, c’est-à-dire bisque profonde. J’ai eu des nouvelles de notre chère petite Jeanne qui se plaint d’une grande lassitude causée évidemment par les souffrances aiguës qu’elle a éprouvées depuis plusieurs jours et aussi par les remèdes et les médicaments qu’on lui administre. Ah ! que j’ai hâte qu’elle n’en ait plus besoin du tout ! Quelle fête pour tout le monde ce jour-là, à commencer par elle et à finir par nous ! En attendant, je bénis la pauvre petite martyre comme je te bénis, toi, que j’aime, que j’admire, que je vénère et que j’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 11
Transcription de Guy Rosa

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