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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 juin 1877

Paris, 28 juin [18]77, jeudi midi

Je sais que tu as mal dormi cette nuit, mon pauvre bien-aimé, ce qui s’explique du reste avec les soucis divers que tu as et la triste visite que tu as faite hier à St Mandé [1]. De mon côté, mon cher adoré, j’ai eu aussi de douloureuses émotions devant la tombe de ma pauvre fille et je ne suis pas sans inquiétudes sur les suites possibles et même probables du coup d’État ébauché par Mac-Mahon et par son entourage de sacripants bonapartistes, de gâteux légitimistes et de doctrinaires orléanistes. Et bien qu’il soit d’une mauvaise économie à l’âge que j’ai d’ambitionner vieillir au risque d’arriver plus vite au bout du rouleau, je voudrais être plus vieille de quatre mois pour savoir au juste comment la pauvre République sera sortie de cet affreux in-Broglio [2]. Te voilà. Je me hâte de finir mon gribouillis par une masse de tendresse, variée et infinie comme mon amour.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 173
Transcription de Guy Rosa
[Blewer]

Notes

[1Carnet de Hugo à la date du 27 juin (édition citée, p. 888) : « Anniversaire de la mort de ma mère (27 juin 1821). Nous sommes allés à St Mandé, elle et moi, vois nos filles, elle la sienne, moi la mienne. Visite, hélas, à deux tombeaux.
Ces entrevues font mal à ma pauvre enfant, et à moi. »

[2Jeu de mots sur le nom du chef du gouvernement, le duc de Broglie, maintenu par Mac-Mahon quoique la Chambre ait voté une motion de défiance.

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