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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 septembre 1859, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, mon cher petit tourbillon, bonjour, mon pauvre affairé, je t’aime. On ne dirait pas que tu as dû passer une partie de la nuit à festoyer en voyant ta fenêtre ouverte de si grand matin. J’espère pourtant que tu as pris le temps de dormir et de te reposer, mon cher petit homme ? Ce n’est pas tout de brûler la chandelle par les deux bouts, il faut encore reprendre haleine. Et à ce sujet, je te dirai que j’ai vu ton gaz resplendir cette nuit malgré tes craintes sur son exactitude. Partout où vous êtes, la lumière se fait tout naturellement : ATTRAPÉa ! Ça vous apprendra à faire la cour à Mme Lacourt [1]. En attendant, je suis assez quelconque des galanteries épistolaires de cette Madame et peu s’en faut que je ne me substitue au gros Quesnard pour y répondre. Cette manière de filer le parfait amour à distance finirait peut-être par avoir du charme pour moi. Il ne s’agit que de commencer, c’est à quoi je songerai. Jusque là, je vous laisse tout entier à la femme SOvage qui pourrait bien finir par ne faire qu’une bouchée de vous, sans égard pour les autres appétits. Méfiez-vous d’elle et encore plus de moi, JE NE TE DIS QUE ÇA.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16380, f. 206
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « attrappé ».

Notes

[1À identifier.

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