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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 90-91

Mardi matin, 11 h.

Bonjour, mon bien-aimé, comment vas-tu ce matin ? As-tu bien dormi ? Tes pauvres yeux sont-ils moins fatigués qu’hier ? Je voudrais te voir, pour m’assurer par moi-même de l’état de ta chère petite personne, que j’aime de toutes les forces de mon âme.
Il fait un bien phame temps ce matin, non pas que nous ayons besoin de cette pluie pour faire venir l’eau à notre moulin. Mais c’est égal, ce qui abonde ne vicie pas. Moi par exemple, je t’aime, je t’adore, je fais de toi toutes mes pensées, tout mon bien, toute ma joie. Et bien, cela ne m’empêche pas de saisir toutes les occasions de t’aimer encore, et au besoin j’en fais naître quand il n’y en a pas. Ainsi, ce matin, je t’aime par-dessus tout, et je crois bien être sûre d’avoir des raisons pour t’aimer plus qu’hier, quoique hiera je crusse impossible de t’aimer davantage.
Voilà comme je suis vis-à-vis de mon amour, n’importe à quelle heure, à quelle minute de ma vie qu’on me prenne, je t’aime toujours plus, jamais moins.
Si tu étais là, je te donnerais plus de tendresse que tu n’es gros, plus d’adoration que tu n’es grand.

Juliette

[Adresse :] :
À toi mon amour

BnF, Mss, NAF 16324, f. 90-91
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « quoiqu’hier ».

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