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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 janvier 1859, jeudi matin, 9 h.

Bonjour, mon cher petit homme, santé et bonheur je te souhaite pour tout le reste de la journée. Je désire que tu aies mis à profit ta nuit en dormant comme une SOUPE. Quant à moi, j’en viendrai à ne plus oser me coucher tant je souffre la nuit. Mais j’aime mieux te parler d’autre chose que de mes insomnies.
Tu as peut-être entendu ce que me demandait hier au soir Mme Marquand sans se douter que sa demande pouvait peut-être être indiscrète ? Après la demande du copeau que je me suis empressée de lui promettre, elle m’a demandé que tu lui fassesa le PLAISIR de lui peindre SEULEMENT une petite fleur sur le bord d’un cadre. À cela, j’ai mangé des pois chauds, voulant te laisser toute liberté d’action. Mais je crains, si tu entres dans cette voie, que tu ne te crées beaucoup d’obligations ennuyeuses envers des gens qui, à tort ou à raison, se croient autant et plus de droits à tes faveurs que les Marquand. Je ne parle pas de l’inconvénient de la BANALITÉ parce que rien de ce que tu fais, de ce que tu dis ou de ce que tu donnes ne peut devenir banal. Mais enfin, tous tes adorateurs et tous tes amis seront égaux devant tes faveurs. [Penses-y ?] et puis je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 24
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « fasse ».

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