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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 177-178

Dimanche soir, 8 h. 20 m.

Je t’écris plus tard que je ne voulais, mon cher petit Toto, parce que j’ai attendu du papier que j’avais envoyé chercher, et que j’ai renvoyé de nouveau parce qu’il était taché et rayé. Enfin, j’en tiens d’à peu près passable, et je m’empresse d’y mettre dessus tout ce que j’ai d’amour dans le cœur. Je voudrais que tu sois bien persuadé à quel point il est vrai que je n’ai pas d’autre bonheur que toi, et combien je suis triste quand tu n’es pas avec moi. Si tu savais, mon cher petit homme, combien je désire te revoir vite, tu n’y résisterais pas et tu reviendrais à travers tous les incidents les plus graves ou les plus burlesques qui vont avoir lieu ce soir. Moi, en attendant, je vais me coucher, non pas pour dormir, mais pour penser à toi sans distraction. Mon lit est aussi celui des endroits où ton atmosphère est le plus restéea. Je veux aller m’y mettre parce que je retrouverai ton souvenir, ton odeur et le reste. Et puis si vous revenez tout de suite, ce sera une bonne avance de gagnéeb sur le temps que nous avons à rester ensemble.
Je t’écris avec une plume si récalcitrante et une encre si épaisse et bourbeuse, que c’est à grand peine que j’en viens à bout. Heureusement que je t’ai déjà dit que je t’aime de toutes les forces de mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16323, f. 177-178
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « est le plus resté ».
b) « de gagné ».

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