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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 mai 1860

Guernesey, 5 mai 1860, samedi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, toutes voiles dehors : mes trois fenêtres ouvertes, mon lit au soleil et mon amour à ton cœur. Aussitôt pris, aussitôt pendu, ce pauvre petit printemps frileux et rachitique. Dès aujourd’hui je recommence à déjeuner dans ma cuisine. Ce soir je dînerai, ce qui fatiguera d’autant moins la patte de Suzanne. Du reste tu te trompes si tu crois qu’elle ait un seul instant la pensée de mettre un cataplasme. Pour arriver à ce résultat il aurait fallu qu’elle pût croire que nous y étions formellement opposés et qu’elle nous contrarierait énormément en en mettant un. Tel est le caractère de l’animal. Quant à moi qui le connaît, ce caractère, et CETTE ANIMALE, je m’y frotte le moins possible et je l’abandonne à son allure naturelle, ce qui est encore le mieux.
Cher adoré, j’espère que tu n’auras pas besoin de monter au lucoot pour lire car je vais me dépêcher de faire ma chambre pour te la donner libre et entière. Pour cela je vais me hâter de déjeuner et de bâcler toutes mes affaires. Cependant je prendrai le temps de vous baiser depuis [illis.] jusqu’aux pieds.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 103
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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