Paris, 24 juin [18]72, lundi matin, 7 h.
Bonjour à toi, mon cher bien-aimé, bonjour à tes chers petits-enfants que nous fêterons ce soir ensemble je l’espère. Quant à sortir avec eux dans la journée, je n’ose pas t’en prier parce que la chaleur me fait vraiment beaucoup de mal. Ce soir, par exemple, quand les chers petits seront couchés et endormis et si nous n’avons personne, tu serais bien gentil de me faire refaire la même charmante promenade qu’avant-hier. Pense donc, je te prie, à regarder la copie de Blanche, pour t’assurer qu’elle pourra, en la perfectionnant, t’être utile dans l’avenir. Pour cette fois et comme essai au milieu des cris des bébés de Louis [1], ça n’est pas trop mal. Même, en comparant mes gribouillis habituels au sien, je trouve que c’est très bien. Si c’est aussi ton avis tout est pour le mieux et tu pourras la mettre à l’œuvre chaque fois que tu en auras besoin avec la certitude de la combler d’orgueil et de joie. Ce qui ne m’empêche pas de réserver mon droit à cet honneur et à ce bonheur tant que je pourrai mettre une de mes pattes de mouche devant l’autre. Je t’aime, je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16393, f. 180
Transcription de Guy Rosa