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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 mai 1872

Paris, 10 mai [18]72, vendredi soir, 5 h.

Ne t’étonne pas, mon cher bien-aimé du désheurement de mon gribouillis qui n’est jamais plus en retard que le jour où je suis censée n’avoir rien à faire. Depuis ce matin jusqu’à ce moment je déplie et je déchiffre un tas de vieilles lettres qui te sont adressées sous tous les prétextes et avec toutes les orthographes que c’est comme un bouquet de… papier. Je croyais que j’en avais fini de tous ces madrigaux malsains et féminins, lorsqu’il vient de me tomber sous la main un affreux petit paquet de pattes de mouches blotti derrière des journaux apportés tantôt par Mariette. Te dire ma fureur, mon horreur, ma rage en découvrant ce nouveau pot à encre est impossible. J’en suis venue à désirer qu’on fiche le feu dans toutes les boites à lettres et qu’on transporte dans les Calédonies les plus lointaines et les plus anthropophages tous ceux qui savent écrire. Je leur passe la lecture obligatoire, c’est bien assez. Nom d’un chien, nom d’un petit bonhomme, nom de nom, OUS QU’EST MON PETROLE ? Et dire que ça recommence aujourd’hui, que ça recommencera demain, que ça recommencera toujours. C’est à rendre bonapartiste un [sédentaire  ?] lui-même.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 130
Transcription de Guy Rosa

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