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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 novembre [18]68, mardi matin, 7 h. ½

Tu es levé avant moi, mon cher bien-aimé, ce qui est bon signe, je l’espère. Quant à moi, j’ai passé une excellente nuit malgré la mauvaise volonté de mon bras. Ce matin je lui tiens tête et cœur quoi qu’il en ait. C’est que je pense à toi, que je t’aime et que je crois que tu me le rends. Voilà le secret de mon courage et de mes bravades contre tous les maux et toutes les misères de cette vie. Il y a aujourd’hui un mois que cher petit Georges a été baptisé sous les auspicesa de Saint-Denis L’ARÉOPAGITE [1], ce qui veut dire qu’il sera dans l’avenir le bon, le grand, le vrai justicier de l’humanité. Si ma superstition me fait dire des bêtises, tant pis, mais je n’en démordrai pas. Et à ce propos, je voudrais bien savoir comment vont tous ces chers barricadiens belges [2]. Il est probable que tu auras de leurs nouvelles aujourd’hui. En attendant, je fais pour eux comme pour toi. Je les aime de tout mon cœur et je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 302
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « les auspice ».

Notes

[1« Surnom de Saint-Denis, premier évêque d’Athènes. Il était membre de l’aréopage lorsque que saint Paul y prêcha l’évangile ; il embrassa alors le christianisme et reçut ensuite les ordres sacrés » (Larousse).

[2La famille de Victor Hugo (François-Victor, Charles, Alice et Georges II) réside place des Barricades à Bruxelles.

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