BANVILLE Théodore de (1823-1891) : Ami de Baudelaire et de Mallarmé, ce poète français, grande figure du Parnasse dans son versant fantaisiste, est aujourd’hui plus connu pour les lettres que Rimbaud lui adressa que pour son œuvre propre. Il avait rencontré Victor Hugo au début des années 1840, et ne l’avait dès lors pour ainsi dire plus quitté, lui rendant hommage dans chacun de ses nombreux recueils. Le coup d’État n’interrompt pas le dialogue poétique entre eux, qu’une abondante correspondance alimente. Les Odes funambulesques (1857), à ce jour encore le plus grand succès de Banville, sont ornées d’une préface de Victor Hugo dès leur deuxième édition (1859) ; à leur tour Les Chansons des rues et des bois font écho aux Odes funambulesques ; Les Exilés (1867) de Banville doivent beaucoup à la figure de l’exilé, mais L’Année terrible anéantira jusqu’au souvenir des Idylles prussiennes de 1871. Entre-temps, Banville avait pris la parole au banquet des Misérables à Bruxelles (1862), et tiré son plus grand succès théâtral, Gringoire (1866), dédié à Victor Hugo, de Notre-Dame de Paris. Il est aussi l’auteur de la fameuse « Ballade de Victor Hugo, père de tous les rimeurs », avec son refrain significatif : « Mais le père est là-bas, dans l’île » (datée de 1869, publiée en 1873). Hôte régulier de Victor Hugo après le retour d’exil, l’auteur du Petit Traité de Poésie française (1872) saluera chaque nouvelle manifestation de son génie, enterrement compris, par des articles ou des vers de circonstance.