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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 septembre [1836], vendredi après-midi, 4 h.

Mon cher petit homme bien-aimé, je passe mon temps à vous écrire que je vous aime après avoir passé mon temps à vous le dire. Aussi vous allez revenir et vous ne me trouverez pas prête, ce qui vous mettra en colère. Je ferais donc mieux de ne pas vous écrire et de m’habiller, c’est-à-dire que je ferais mieux de ne pas vous aimer, mais je ne le peux pas.
Ce n’est pas ma faute. Ce matin j’avais renoncé à la fameuse bourse. Mais voilà que j’ai la tête près du bonnet [1], ce qui est cause que j’en reveux. C’est absurde, c’est déraisonnable, c’est possible ça [deux mots illis.] . Mais que voulez-vous que j’y fasse ?
En attendant que vous me fassiez voir la vallée de gifles je vous rafraîchis la vallée des fleurs DE M. GE RI. [2] Décoration qu’il n’a pas à sa boutonnière mais qui n’en a pas moins de mérite. Je vous aime, nous sommes une bête.

J.

BnF, Mss, NAF 16327, f. 352-353
Transcription de Nicole Savy

Notes

[1Avoir la tête près du bonnet : être susceptible.

[2La Vallée des fleurs est un « tableau mêlé de chants » de Théaulon, De Forges et Gabriel [de Lirieu], créée le 29 octobre 1836 au Théâtre du Palais-Royal.

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