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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 février [18]68, vendredi, 7 h. du m[atin]

Je t’aime, voilà mon bonjour. Je t’adore, voilà mon bonheur.
Comment ta nuit ? Bonne, n’est-ce pas ? La mienne aussi, très bonne. Je désire que le pauvre duc d’en face puisse en dire autant de la sienne. Je crois que le moment est venu pour toi de lui donner le prétexte de se bien porter, car à force de persévérer dans la bouderie solitaire, il pourrait bien devenir sérieusement malade, ce qui serait payera trop cher un caprice [1]. Je pense que Madame Chenay fera bien de lui porter quelques bonnes paroles de ta part qui le guériront tout de suite. Je pense aussi qu’il faudrait répondre au plus tôt au citoyen Garnier pour le remercier de sa bonne grâce tout en la refusant [2]. Mon avis est que je [ne] [illis.] plus faire faire mon portrait tant qu’on n’aura pas trouvéb le secret de photographier les âmes.
En attendant, je t’aime comme si j’étais déjà au ciel. J’ai le cœur plein de rajeunissement doux et tendre qui ne demande qu’à s’envoler vers toi.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 59
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « payé ».
b) « on aura pas trouvé ».

Notes

[1S’agit-il de Kesler, décrit comme étant souvent grognon ? La note de Victor Hugo dans son agenda le 21 février : « M. Kesler, souffrant, restera chez lui jusqu’au 26 » porte à croire que la description faite par Juliette désigne Kesler.

[2Juliette Drouet n’aime pas se voir en photographie.

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