Paris, 8 sept[embre] 1881, jeudi, 2 h. après-midi
Enfin, enfin, enfin, mon cher bien-aimé, cette affaire qui me tenait tant à cœur est terminée à ma plus grande joie ! Béni soit ce jour qui t’en a apporté la nouvelle [1] ! Dieu merci mon désintéressement est quitte envers ta générosité ! Je ne te dois plus rien, maintenant, que de mourir avant toi, et j’espère bien que Dieu me l’accordera. En attendant vivons comme des gens qui ne se doivent rien l’un à l’autre que de s’aimer honnêtement comme des âmes qui aspirent à mériter ensemble la grande naturalisation de l’amour éternel.
Je suis si contente de l’heureuse issue de cette inutile affaire que je ne sais comment ni à qui en témoigner ma joie. J’ai eu un instant l’envie de l’écrire à notre excellent Paul Meurice et à Vacquerie mais j’ai pensé qu’il valait mieux ne pas les troubler dans la quiétude et les loisirs de leurs vacances et des préparatifs de noces de la touchante et charmante Paule [2]. C’est pourquoi je garde ma réserve habituelle vis-à-vis d’eux en redoublant d’expansiona envers toi que j’adore1.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
Collection particulière, MLM, 62260 0137/0139
Transcription de Gérard Pouchain
[Charpentreau]
a) « expention ».