Guernesey, 22 janvier 1862, mercredi matin, 9 h.
Bonjour, mon cher adoré, bonjour. Puisses-tu avoir passé une bonne nuit et ne souffrir de rien ni de nulle part ce matin. C’est le vœu tendre et permanent de mon cœur et de mon âme.
Cher adoré, je suis encore tout émue de la belle et généreuse lettre que tu as écrite hier [1]. Que c’est grand, que c’est bon, que c’est digne, que c’est beau, que c’est admirable, mon Dieu et que je regrette de ne pouvoir pas te dire tout ce que j’éprouve de respect et de vénération pour ton beau caractère et pour ton divin génie. Tout chez moi se résout en amour. Je t’aime, je t’aime, je t’aime et puis c’est tout. J’ai beau chercher, je ne trouve rien autre chose en moi que mon amour toujours ardent, toujours présent, toujours grandissant. Si tu t’en contentesa et si tu ne désires rien de plus, je n’ai pas le droit d’être plus difficile que toi et je continue de t’adorer.
BnF, Mss, NAF 16383, f. 21
Transcription de Brigitte Siot assistée de Florence Naugrette
a) « contente ».