Paris, 4 juillet [18]79, vendredi matin, 8 h.
Bonjour, vous, bonjour, toi, bonjour et vous ?
Jusqu’à présent L’Officiel [1] n’est pas arrivé ; dès qu’il le sera, je te porterai l’ordre du jour du Sénat. En attendant je me prépare, clopin-clopant, à te suivre où que tu ailles et quoi que tu fasses aujourd’hui. Quant aux jours suivants, je crois que j’en serai tout à fait empêchée car mon mal, loin de s’amender, empire encore de jour en jour. Cependant je ne renonce pas à être de ta délicieuse partie de ballon [2] – et, dusséa-je m’y faire porter en litière, je veux prendre la clef des astres avec toi. Le temps, d’ailleurs, fait mine de s’arranger pour demain. Espérons qu’il persévèrera dans cette bonne disposition-là. Je te fais penser que tu as un stock de journaux et de lettres à lire suffisant pour occuper ta journée ici si tu ne vas pas au Sénat. Je te fais penser aussi que je t’aime à perte de vue et d’âme.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 169
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « dussai ».