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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 juillet [18]67, samedi, 7 h. du m[atin]

Je sais que tu viens de te lever, mon doux adoré, quoique je ne t’aie pas vu. Mais le torchon radieux est arboré depuis un moment et me voilà fixée ou à peu près sur ta nuit. Je crois qu’elle a été quelconque mais j’espère que tu ne t’en portesa pas moins bien pour cela ce matin. Encore deux jours et nous serons en pleine mer. Je ne peux pas y penser sans me sentir le cœur barbouillé d’avance. Cependant les quatre traversées de l’année dernière devraient me rassurer. Mais j’ai beau me les rappeler et me faire toutes sortes de beaux raisonnements, mon estomac et ma poltronnerie ne veulent rien entendre.
J’ai apprêté la petite caisse pour la banque. C’est aujourd’hui le dernier jour pour la déposer. Suzanne y joindra son petit magot, son argenterie et ses bijoux car elle en a elle aussi. Nous n’avons plus maintenant que le temps bien juste pour achever nos préparatifs. J’attendrai à demain soir pour fermer ma malle et mon sac de nuit. Mais je laisserai toujours mon cœur tout grand ouvert pour y recevoir ton amour.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 186
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tu ne t’en porte ».

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