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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 7 décembre, dimanche matin, 9 h. ¾

Ma tâche est achevée, mon doux adoré, et je suis toute prête à sortir malgré l’humidité, si tu as la moindre envie de promenade et de moi. En attendant que tu te décides, je me donne la joie de te gribouiller ma pauvre petite restitus avec tout l’aplomb de mon amour qui ne s’inquiète ni de la lettre ni de l’esprit, et qui va droit à son but qui est ton cœur. Toi seul sais si je le touche quelquefois, ce but, quant à moi, je t’aime en toute confiance sans m’arrêter ni me ralentir jamais. Oh ! Oh ! voilà qu’il pleut à versea. Voilà qui me fait rentrer mes cornes et l’espérance de passer un bon petit moment bras dessus bras dessous avec toi sur la colline. Quant à toi, mon pauvre poète errant, tu ne t’arrêtes pas pour si peu et je suis sûre d’avance que cela ne t’empêchera pas de marcher jusqu’à l’heure du dîner. J’espère que tu auras besoin de ton paletot qui est resté chez moi et que j’écorniflerai quelque peu ta promenade ne fût-ce que le temps de baigner tes yeux. Jusque là, je te souhaite un petit bout d’horizon moins maussade et moins pluvieux et je t’adore à sec et à chaud.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 262
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « averse ».

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