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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 juillet 1862, vendredi matin 7 h. ¼

Bonjour, mon doux bien-aimé, bonjour, mon cher petit flâneur ; bonjour vous, qui bailleza aux étoiles et à la lune plutôt que de vous coucher ; bonjour. Quant à moi qui n’ai pas les mêmes raisons de faire les doux yeux à la Grande Ourse et à miss PHOEBE, je me suis couchée tranquillement et j’ai dormi toute la nuit ; aussi me suis-je levée ce matin dès Patron-Minette avec du soleil tout plein, moi, pendant que vous pionçez à corps perdu pour rattraperb le temps, encore plus perdu, d’hier au soir. Allaie, je vous pardonne, mais surtout dormez bien et portez-vous mieux encore. Oui, mon cher petit homme, repose-toi, aime-moi, et je te permets toutes sortes d’infidélités avec les belles de nuit du ciel, telle est ma force. J’espère qu’il fera beau aujourd’hui, ce qui me permettra de faire une good petite promenade avec toi sous prétexte de bain. En attendant, je mets mes nippes à l’air et je fais la chasse aux mitesc sans la moindre poudre… Vicat [1]. Et puis je vous aime comme un chien à l’attache, voilà.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 177
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « bayez ».
b) « rattrapper ».
c) « mittes ».

Notes

[1La poudre insecticide de l’industriel Vicat, commercialisée depuis les années 1854-1855, faisait l’objet de publicités dans les journaux pendant les années 1860.

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