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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mai 1862

Guernesey, 17 mai, samedi matin, 7 h.

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour, tu es grand de la terre au ciel mais mon amour te dépasse encore. Bonjour, à travers toutes les fanfares de ton glorieux succès ; bonjour, je t’adore. J’espère que tu auras passé une meilleure nuit que la mienne, ce qui ne t’aura pas été bien difficile, pourvu que tu aies dormi seulement une heure de suite dans toute ta nuit. Quant à moi qui me croyais si sûre de bien dormir et qui avait fait tout ce qu’il fallait pour cela, non seulement je n’ai pas dormi mais j’ai encore mon dîner sur l’estomac. Il est vrai que cela va déjà beaucoup mieux depuis que je suis levée et il est probable que d’ici à quelques instants il n’y paraîtra plus du tout.
Je te dis toutes ces choses parce que tu l’exiges car ça n’a pas autrement d’importance et ce n’est pas nouveau pour moi. L’important est que tu te portes bien, toi. Pour cela il faut que tu dormes bien et que tu ne te fatigues pas outre mesure. Je t’en prie autant que je t’aime. Quels beaux et bons articles que ceux que j’ai lus tout à l’heure en attendant l’heure de me lever. Et penser que cela ne fait que commencer ! Que sera-ce donc quand le crescendoa ira croissant indéfiniment et tutti quanti par toute la terre, au fur à mesure qu’on lira ce livre sacré et qu’on le comprendra ? Moi, je t’adore.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 125
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « crecendo ».

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