Guernesey, le 15 avril 1862, mardi, 8 h. du m[atin]
Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour. Je te souris de l’âme en attendant que je puisse t’envoyer des yeux, des lèvres, des mains et du cœur toutea ma plus tendre télégraphie. J’espère que tu as passé une aussi bonne nuit que la mienne et que tu te portes aussi bien que moi-même ce matin ?
Cher adoré, depuis nos conventions, je te montre le chemin de la santé et du sommeil et je t’aime à poste fixe.
Je vais tout à l’heure envoyerb ton mot aux Luthereau pour Pagnerre. J’y joindrai ma photographie que je leur avais promise depuis l’année dernière. Plus tard, si tu es content de [illis.] CÉLÉBRITÉ, tu pourras lui donner une page pour ton exemplaire.
En attendant, je crois que je vais écrire à mon neveu et à ma future nièce [1] si j’en ai le temps ce matin, ce dont je doute avec les quarante mille tours qu’il me reste à faire d’ici à tantôt, surtout si nous sortons à une heure.
Quelle stupide lettre, mon adoré, et pourtant je t’aime comme Dieu lui-même.
BnF, Mss, NAF 16383, f. 94
Transcription d’Isabelle Korda assistée de Florence Naugrette
a) « tout ».
b) « envoyé ».