Guernesey, 3 novembre 1861, dimanche, 8 h. ½ du matin
Bonjour, mon cher adoré, bonjour. Je n’ai pas voulu te dire ce petit bonjour avant d’avoir entièrement fini la collation de ton manuscrit. Aujourd’hui mon adoré, sauf les changements que tu voudrais faire sur l’original, tu peux donner la copie à l’imprimeur ; je crois être sûre de n’avoir rien omis dans cette revue des intercalationsa et des corrections. Cependant, pour plus de certitude, si tu veux nous en ferons une rapide et dernière collation avec Mme Chenay lorsqu’elle sera arrivée ici. En attendant voilà tout fini. C’est à toi maintenant à ne pas me laisser chômer de copie. Tu vois que je ne suis jamais plus heureuse ni mieux portante que lorsque je travaille pour toi. C’est que c’est une manière pour moi de t’aimer au plus vif et au plus près que de côtoyer ta pensée. Pendant ton absence vous étiez levé de bien bonne heure. Aujourd’hui mon cher petit homme est-ce en l’honneur de l’anniversaire de notre retour dans l’île il y a deux mois ou serait-ce, hélas ! parce que tu n’as pas bien dormi ? Tu me diras cela tantôt. Jusque là je t’adore de toute mon âme.
BnF, Mss, NAF 16382, f. 142
Transcription de Florence Naugrette
a) « intercallations »