Paris, 8 mai 1882, lundi midi
Je ne suis pas en avance aujourd’hui, mon grand petit homme, cela tient à la blanchisseuse et aussi à tous les branle-basa de la maison depuis la cuisinière jusqu’à la femme de chambre. Grâce à Dieu et à beaucoup d’impatience j’en suis venue à bout, et je vais contenter mon cœur après mes embêtements. À ce propos je crois que tu en auras aussi de ton côté ta bonne part d’embêtements Banquet Grisel [1], voici venir le citoyen [illis.] avec un toast de circonstance démesurément long et démesurément acrimonieux pour les compagnies… et autres comme dirait Lesclide. Tu en jugeras en le lisant. Je t’ai mis aussi de côté le procès-verbal de l’affaire Grisel en 1857. Plus une lettre de convocation du Sénat pour : une heure, 7e bureau, deux heures, séance publique. À toi de concilier toutes ces choses et toutes ces heures. Et à moi de t’aimer toujours en avance, jamais en retard. Telle est ma fonction.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 77
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « branles bas ».