Paris, 16 mars 1882, jeudi matin, 8 h.
Cher bien-aimé, je te donne mon bonjour le plus tendre et le plus gai. Je ne souffre presque plus, il fait beau et tu vas être heureux toute la journée du bonheur de tes deux bons et beaux petits-enfants. Bénie soit la charmante femme qui a eu l’heureuse idée de t’écrire pour t’inviter à l’aimable fête qu’elle donne aujourd’hui à la petite jeunesse officielle [1]. Moi, pendant ce temps-là, et tout près de toi, je ferai mes achats de linge à tête reposée et en m’en donnant le temps [2]. J’ai aussi de la chaussure et des bas à acheter pour moi. Enfin, mon cher bien-aimé, j’emploierai tout le temps que tu passeras à t’amuser à servir utilement ta maison, ce qui est une façon d’être heureuse aussi de mon côté. Je pense que tu feras bien de hâter un peu ta toilette pour ne pas trop faire attendre tes enfants dont les petits pieds s’impatientent déjà. Je te souris, je t’aime, je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 28
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette