Guernesey, 3 fév[rier] [18]63, mardi, 3 h. ¼ après midi
Puisque le packet [1] est arrivé, je te souhaite toutes les nouvelles heureuses que tu peux désirer, mon cher bien-aimé, à toi et aux tiens, ce qui est la même chose. Quant à moi, je n’en attendsa ni n’en désire ce dont je suis charmée car je ne souhaite rien et ne veux rien que de toi seul et, à ce sujet, mon généreux homme, j’ai besoin de te remercier à genoux et avec toutes les tendresses de mon cœur de la bonté angélique avec laquelle tu as accueilli le projet dont je t’ai fait part hier. Réussira-t-il selon nos désirs ? Je n’ose pas l’espérer pour n’avoir pas de déception trop grande le cas échéant. Mais, quoi qu’ilb arrive, mon divin bien-aimé, je garderai pieusement dans mon âme le souvenir de ta condescendance et de ta sollicitude pour moi autant que je vivrai en ce monde et dans l’autre. Si cette combinaison que tu approuves pouvait se réaliser, tu y gagnerais d’avoir une copiste sérieuse et à ta dévotion en tout temps et à toute heure. Quant à la personne, tu pourras en juger un peu d’après le portrait que j’ai reçu [2]. Enfin, mon ineffable bien-aimé, si cela peut s’arranger je crois que tu n’en aurasc jamais de regret. Mais si, comme je le crains, cela ne se pouvait pas, nous aviserions autre chose car le temps est venu de nous occuper de cette grave question. Mais je te le répète encore quel qued soit le résultat de cette première tentative mon cœur te gardera une reconnaissance éternelle.
BnF, Mss, NAF, 16384, f. 30
Transcription de Chantal Brière
a) « n’attends ».
b) « quoiqu’il ».
c) « n’auras ».
d) « quelque ».