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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 9 avril [18]63, jeudi matin, 11 h. ½

Je ne demande pas mieux que de sortir avec toi tantôt, mon cher petit homme, s’il ne pleut pas. Mon bonheur, bien plus que ma [santé ?] est trop intéressé à cette sortie pour que je n’en profite pas chaque fois que tua me l’offres et que je le peux. Donc si tu as la bonne pensée de revenir tantôt me chercher, j’en serai très heureuse. Jusque là, je dévide le fil monotone de MON MÉNAGE et je tâche d’arriver sans trop de fatigue à la fin de ma journée. À ce propos je pense avec regret qu’il n’y a pas LECTURE ce soir, c’est-à-dire très peu de minutes passées avec toi car tu as les Marquand, Kesler, Engelson et tutti quanti du cidre traditionnel. Je ne m’en plains pas au point de vue de la justice de la répartition entre Hauteville House et l’humble La Fallue [1], mais au point de vue de mon égoïsme qui voudrait t’avoir tout et toujours. Cette gouillafrerie insatiable ne m’humilie pas et je l’avoue sans vergogne d’autant plus que tu ne m’en donnes pas une minute de plus, AU CONTRAIRE, mais tout ce que tu me donnes est reçu par moi avec reconnaissance même les vieux journaux rances de la province et les articles plus ou moins SAURS qu’ils contiennent, à preuve que je vous en remercie et que je t’aime.

BnF, Mss, NAF, 16384, f. 91
Transcription de Chantal Brière

a) Juliette écrit d’abord « je » qu’elle oublie de raturer.

Notes

[1Noms respectifs de la maison de Victor Hugo et de celle de Juliette.

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