Paris, 18 juin [18]79, mercredi matin, 8 h.
Pauvrea cher bien-aimé, pauvre moi, pauvres nous, nous sommes tous les deux toujours logés à la même méchante enseigne de pas de sommeil et goutte féroce. Nous avons beau en prendre notre parti et faire bonne mine à ce mauvais jeu, cela n’en estb pas plus amusant pour cela. À cette lamentable situation s’ajoute pour moi l’inquiétude de savoir comment je passerai la journée de demain sans toi si je ne peux pas t’accompagner à Versailles et t’y attendre. Tout cela devient d’une complication terrible, sans compter ce que sera le Sénat au Luxembourg [1]. Serontc-ce les mêmes employés aux mêmes places ? That is the questions qui demanderaient à être entendues par un Peyrat de bonne volonté ou un La Served clairvoyant. N’ayant plus ni l’un ni l’autre, je suis tout à fait désemparée et désorientée ce qui m’attriste plus que je n’ose le dire. Décidément je n’ai pas de chance dans mon adoration perpétuelle de ta sacrée personne.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 155
Transcription de Chantal Brière
a) « Pauvres ».
b) « n’est ».
c) « Serons ».
d) « Lasserve ».