BnF, Mss, NAF 16322, f. 196-197 / 2 août

[BnF, Mss, NAF 16322, f. 198-199]

Samedi à midi, 2 août 1834

Adieu pour jamais – Adieu pour toujours –
C’est toi qui l’as dit – Adieu donc, et puisses-tu être heureux et admiré autant que je suis malheureuse et déchue –
Adieu. Ce mot-là contient toute ma vie, toute ma joie, tout mon bonheur. Adieu.

Juliette

Je pars avec ma fille, je vais en ce moment la chercher et retenir nos places [1] –
Quant^a à la Comédie-Française, elle n’est pas en droit de me faire jouer avant de m’avoir assigné des rôles [2]. Ma bonne à ordre de décacheter mes lettres s’il en venait une de la Comédie-Française. Elle me le ferait savoir tout de suite et rien ne serait dérangé – Il n’y a donc plus à^b s’en occuper.

[Adresse]
Pr Victor

BnF, Mss, NAF 16322, f. 196-197
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Guimbaud, Massin, Blewer]

a) « Quand ».
b) « en ».

Notes

[1] « La fuite de Juliette à Saint-Renan, chez sa sœur, est le point culminant d’une crise à la fois sentimentale et matérielle. Hugo ira chercher la fugitive et le voyage de retour sera leur première grande promenade. » (Evelyn Blewer, ouvrage cité, p. 31) Avant d’aller chercher Juliette et sa fille Claire à Saint-Renan, Hugo ne lui enverra pas moins de six lettres du 2 au 4 août.

[2] Juliette avait été engagée comme pensionnaire à la Comédie-Française le 2 ou le 13 février 1834 selon les sources. Son contrat s’étend du 1^er avril 1834 au 1^er avril 1836. Elle n’y jouera jamais.