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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 avril 1858, mardi, après midi, 3 h.

J’ai toujours beaucoup de peine à nouer les deux bouts de ma journée, mon cher bien-aimé, quoique cependant, je ne perde pas mon temps à regarder les mouches voler et fumer les cheminées. J’ai beau me hâter, je suis toujours en retard et je n’arrive à rien de ce qui me plaît. Je ne sais pas à quoi cela tient mais j’en suis honteuse et triste presqu’autant que si c’était la faute de ma paresse et de mon désœuvrement, sans compter que je suis de plus en plus patraque, ce qui n’est pas fait pour me consoler et pour me faire rire. Aujourd’hui encore, j’ai toutes les peines du monde à monter et à descendre mon escalier, ce qui n’est pas drôle surtout avec le genre de ma maison, plus perchoir du perroquet qu’appartement d’êtres civilisés. De tout cela, vous vous en fichez car votre clou ne tient à rien, pas même à vous, et vous ne m’aimez plus, ce dont vous vous félicitez avec grâce. En attendant, que votre splendide demeure soit en état de recevoir la ville et la cour et toutes les cocottes parisiennes que vous attendez en villégiature cet été.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 83
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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