Paris, 14 février [18]78, jeudi matin, 11 h.
Je t’annonce une nouvelle, pas nouvelle, c’est que je t’aime. Tant pis si cela vous étonne mais c’est comme ça. L’approche du 16 février [1] fait déborder cette sève de mon cœur et, au risque d’ en remplir le tien, je la laisse aller. J’espère que tu as passé une bonne nuit et que tu déjeuneras ce matin avec tes chers petits pendant que leur mère est absente. Quant à Lockroy je n’en entendsa plus parler et je ne sais pas s’il dînera ce soir avec nous. Je viens de m’en informer et voici la réponse. M. Lockroy ne déjeunera pas avec nous ce matin parce qu’il va à l’enterrement du jeune Talandier. Il ne dînera pas ce soir parce qu’il craint de n’être pas revenu à temps de Versailles. Cela me fait penser, mon grand bien-aimé, que tu ferais peut-être bien d’écrire un mot de sympathie au pauvre père Talandier [2]. Je t’y ferai penser tantôt. En attendant je te souris, je t’aime, je t’adore.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 42
Transcription de Chantal Brière
a) « n’entends ».