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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 5 déc[embre] 1870, lundi matin, 9 h.

Cher bien-aimé, que le bon Dieu te protège et te garde pendant que le monde entier t’admire et te bénita et que mon cœur achève de se consumer d’amour à tes pieds adorés. Je n’ose pas espérer que cette nuit aura été pour toi meilleure que la dernière à cause des préoccupationsb terribles auxquelles tu es en proie ; mais j’espère que ta santé continuera de résister aux secousses réitérées de ce lamentable siège et que tu en sortiras sain et sauf en même temps que la délivrance méritée et glorieuse de notre pauvre chère et sublime France. Je charge Mariette de te porter ce qui peut le mieux réconforter ton grand cœur, c’est-à-dire les deux sourires de Petit Georges et de Petite Jeanne que j’ai été voir à ton intention tout à l’heure. Il est impossible de voir deux petits êtres plus complètement beaux et plus adorablement charmants que ces deux ravissants petits enfants. J’ai pris sur moi, mon cher bien-aimé, dans l’intérêt même de Petite Jeanne, de restituer à Georges le joujou que tu avais accaparéc hier soir pour sa sœur. J’aime mieux en acheter un qui restera à demeure chez moi et que la chère petite fille trouvera chaque fois qu’elle viendra me voir. Si j’ai mal fait j’apporte la tête de Polichinelle : gendarme, qu’on le guillotine.

MLVH Bièvres, 130-8-LAS-VH 3 a, b et c
Transcription de Gérard Pouchain

a) « béni ».
b) « préocupations ».
c) « acaparé.

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