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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 septembre [1838], vendredi soir, 5 h. ¾

Mon cher bijou adoré, je viens d’ôter mes brodequins qui me gênaient, ne comptant plus sur toi au moins pour les MARRONNIERSa [1]. D’ailleurs dans le cas où tu viendrais, ils seraient bien vite remis. Vous avez été bien méchant et bien bête tantôt mais je vous pardonne parce que vous avez été bien i après. Une autre fois, il ne faut pas vous en aller quand bien même je vous le dirais de ma plus grosse voix et de mon plus mauvais caractère. J’avais emporté mon laissez-passer tantôt dans mon portefeuille brodé dans lequelb est serréec ma chère petite lettre de fête. Aussi je l’ai lue, relue, baisée et rebaisée, ce qui n’a pas peu contribué à vous faire pardonner votre dernier trine. J’adore mon Toto, j’aime mon Toto, je voudrais voir mon Toto, je voudrais baiser mon Toto dans toute l’acception du mot baiser. J’aime mon Victor adoré. Pourquoi que vous ne venez pas ?

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 271-272
Transcription d’Élodie Congar assistée de Gérard Pouchain

a) « maronniers ».
b) « laquelle ».
c) « serré ».


28 septembre [1838], vendredi soir, 6 h.

Je tiens tout de suite tes deux petites lettres, mon amour, car je ne compte pas le gribouillis de brouillerie que je vous ai écrit tantôt. Et puis après je ferai des pavots pour vos chers beaux yeux. Vous voyez bien, mon petit homme, que vous ne venez pas quéqu’un de méchant cependant qui aurait compté sur votre promesse et qui pousserait la méchanceté jusqu’à regretter que vous ne l’ayez pas tenuea… Hein, qu’est-ce que vous feriez ? Répondez tout de suite car je suis ce QUÉqu’un-là. Soir mon To, soir mon petit o. Venez bien vite ne fût-ceb que pour vous faire baiser une bonne petite fois. Au fait, vous avez raison de ne pas vouloir rabattre le petit col de votre chemise, il n’y a que les gants jaunes qui font comme cela. J’aime mieux que vous ne le fassiez pas, vous êtes trop joli, je vous défends de le faire maintenant.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 273-274
Transcription d’Élodie Congar assistée de Gérard Pouchain

a) « tenu ».
b) « ne fusse que »

Notes

[1Restaurant chic de Bercy.

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