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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 7 juillet 1857, mardi soir, 5 h.

Si je ne craignais pas de vous paraître une vielle rabâcheuse, mon cher petit homme, je dirais beaucoup de choses justes ; mais je me contenterai, pour cette fois, de vous faire remarquer que j’aurais pu utiliser votre longue absence aujourd’hui sans regret pour mon cœur et avec moins d’impatience que je ne le fais dans le vide et dans la solitude. Ceci expectoré, je reviens à mon mouton favori : JE VOUS AIME. Du reste je me suis beaucoup démenée dans ma maison, j’avais à faire sécher toute une lessive et à remettre mon armoire à linge en ordre de fond en comble. Je viens de terminer mes rangements et je te RATTENDS [sur  ?] de nouveaux frais d’amour. Dans l’intervalle j’ai eu une surprise touchante et charmante de la bonne Mlle Boutillier. Suzanne était allée lui porter des vieux journaux que je lui prête et savoir de ses nouvelles en même temps alors elle l’a chargée de m’apporter une magnifique paire de bas de laine blancsa qu’elle a tricotés pour moi depuis six mois. La pensée que cette sainte femme s’est occupée de moi si souvent et avec le désir de m’être agréable me touche plus que je ne peux te le dire. Aussi ce soir après dîner, si tu veux, j’irai la remercier et tu viendras me reprendre chez elle pour notre petite promenade habituelle. D’ici là, j’espère te voir bientôt pour te donner mon âme en nature dans un grand baiser.

J.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 123
Transcription de Chantal Brière

a) « blanc ».

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